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| | Les poèmes et poésies que Tokynette aime | |
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Toky VIP de l'amour
Nombre de messages : 2228 Age : 46 Date d'inscription : 28/08/2007
| Sujet: Les poèmes et poésies que Tokynette aime Jeu 30 Aoû - 1:17 | |
| Je mettrais une selection ici de différents poèmes et poésies qui ont attirés mon attention. Aucun n'est de moi, j'ai plus trop l'âme d'un écrivain en ce moment. Je commence avec le premier qui est de Louise ACKERMANN (1813-1890) - Citation :
L'amour et la mort (A M. Louis de Ronchaud)
I
Regardez-les passer, ces couples éphémères ! Dans les bras l'un de l'autre enlacés un moment, Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières, Font le même serment :
Toujours ! Un mot hardi que les cieux qui vieillissent Avec étonnement entendent prononcer, Et qu'osent répéter des lèvres qui pâlissent Et qui vont se glacer.
Vous qui vivez si peu, pourquoi cette promesse Qu'un élan d'espérance arrache à votre coeur, Vain défi qu'au néant vous jetez, dans l'ivresse D'un instant de bonheur ?
Amants, autour de vous une voix inflexible Crie à tout ce qui naît : "Aime et meurs ici-bas ! " La mort est implacable et le ciel insensible ; Vous n'échapperez pas.
Eh bien ! puisqu'il le faut, sans trouble et sans murmure, Forts de ce même amour dont vous vous enivrez Et perdus dans le sein de l'immense Nature, Aimez donc, et mourez !
II
Non, non, tout n'est pas dit, vers la beauté fragile Quand un charme invincible emporte le désir, Sous le feu d'un baiser quand notre pauvre argile A frémi de plaisir.
Notre serment sacré part d'une âme immortelle ; C'est elle qui s'émeut quand frissonne le corps ; Nous entendons sa voix et le bruit de son aile Jusque dans nos transports.
Nous le répétons donc, ce mot qui fait d'envie Pâlir au firmament les astres radieux, Ce mot qui joint les coeurs et devient, dès la vie, Leur lien pour les cieux.
Dans le ravissement d'une éternelle étreinte Ils passent entraînés, ces couples amoureux, Et ne s'arrêtent pas pour jeter avec crainte Un regard autour d'eux.
Ils demeurent sereins quand tout s'écroule et tombe ; Leur espoir est leur joie et leur appui divin ; Ils ne trébuchent point lorsque contre une tombe Leur pied heurte en chemin.
Toi-même, quand tes bois abritent leur délire, Quand tu couvres de fleurs et d'ombre leurs sentiers, Nature, toi leur mère, aurais-tu ce sourire S'ils mouraient tout entiers ?
Sous le voile léger de la beauté mortelle Trouver l'âme qu'on cherche et qui pour nous éclôt, Le temps de l'entrevoir, de s'écrier : " C'est Elle ! " Et la perdre aussitôt,
Et la perdre à jamais ! Cette seule pensée Change en spectre à nos yeux l'image de l'amour. Quoi ! ces voeux infinis, cette ardeur insensée Pour un être d'un jour !
Et toi, serais-tu donc à ce point sans entrailles, Grand Dieu qui dois d'en haut tout entendre et tout voir, Que tant d'adieux navrants et tant de funérailles Ne puissent t'émouvoir,
Qu'à cette tombe obscure où tu nous fais descendre Tu dises : " Garde-les, leurs cris sont superflus. Amèrement en vain l'on pleure sur leur cendre ; Tu ne les rendras plus ! "
Mais non ! Dieu qu'on dit bon, tu permets qu'on espère ; Unir pour séparer, ce n'est point ton dessein. Tout ce qui s'est aimé, fût-ce un jour, sur la terre, Va s'aimer dans ton sein.
III
Eternité de l'homme, illusion ! chimère ! Mensonge de l'amour et de l'orgueil humain ! Il n'a point eu d'hier, ce fantôme éphémère, Il lui faut un demain !
Pour cet éclair de vie et pour cette étincelle Qui brûle une minute en vos coeurs étonnés, Vous oubliez soudain la fange maternelle Et vos destins bornés.
Vous échapperiez donc, ô rêveurs téméraires Seuls au Pouvoir fatal qui détruit en créant ? Quittez un tel espoir ; tous les limons sont frères En face du néant.
Vous dites à la Nuit qui passe dans ses voiles : " J'aime, et j'espère voir expirer tes flambeaux. " La Nuit ne répond rien, mais demain ses étoiles Luiront sur vos tombeaux.
Vous croyez que l'amour dont l'âpre feu vous presse A réservé pour vous sa flamme et ses rayons ; La fleur que vous brisez soupire avec ivresse : "Nous aussi nous aimons !"
Heureux, vous aspirez la grande âme invisible Qui remplit tout, les bois, les champs de ses ardeurs ; La Nature sourit, mais elle est insensible : Que lui font vos bonheurs ?
Elle n'a qu'un désir, la marâtre immortelle, C'est d'enfanter toujours, sans fin, sans trêve, encor. Mère avide, elle a pris l'éternité pour elle, Et vous laisse la mort.
Toute sa prévoyance est pour ce qui va naître ; Le reste est confondu dans un suprême oubli. Vous, vous avez aimé, vous pouvez disparaître : Son voeu s'est accompli.
Quand un souffle d'amour traverse vos poitrines, Sur des flots de bonheur vous tenant suspendus, Aux pieds de la Beauté lorsque des mains divines Vous jettent éperdus ;
Quand, pressant sur ce coeur qui va bientôt s'éteindre Un autre objet souffrant, forme vaine ici-bas, Il vous semble, mortels, que vous allez étreindre L'Infini dans vos bras ;
Ces délires sacrés, ces désirs sans mesure Déchaînés dans vos flancs comme d'ardents essaims, Ces transports, c'est déjà l'Humanité future Qui s'agite en vos seins.
Elle se dissoudra, cette argile légère Qu'ont émue un instant la joie et la douleur ; Les vents vont disperser cette noble poussière Qui fut jadis un coeur.
Mais d'autres coeurs naîtront qui renoueront la trame De vos espoirs brisés, de vos amours éteints, Perpétuant vos pleurs, vos rêves, votre flamme, Dans les âges lointains.
Tous les êtres, formant une chaîne éternelle, Se passent, en courant, le flambeau de l'amour. Chacun rapidement prend la torche immortelle Et la rend à son tour.
Aveuglés par l'éclat de sa lumière errante, Vous jurez, dans la nuit où le sort vous plongea, De la tenir toujours : à votre main mourante Elle échappe déjà.
Du moins vous aurez vu luire un éclair sublime ; Il aura sillonné votre vie un moment ; En tombant vous pourrez emporter dans l'abîme Votre éblouissement.
Et quand il régnerait au fond du ciel paisible Un être sans pitié qui contemplât souffrir, Si son oeil éternel considère, impassible, Le naître et le mourir,
Sur le bord de la tombe, et sous ce regard même, Qu'un mouvement d'amour soit encor votre adieu ! Oui, faites voir combien l'homme est grand lorsqu'il aime, Et pardonnez à Dieu ! | |
| | | Toky VIP de l'amour
Nombre de messages : 2228 Age : 46 Date d'inscription : 28/08/2007
| Sujet: Re: Les poèmes et poésies que Tokynette aime Jeu 30 Aoû - 1:38 | |
| Un second que je vient de découvrir et qui cartonne De Jean AUVRAY (1590-1630) - Citation :
Stances funèbres
[…] Qu'est-ce donc de la vie où l'homme se plaît tant ? Ce n'est ,qu'une fumée ou qu'un ombre inconstant, Une frêle vapeur, à l'instant consumée, Un songe fabuleux, qui passe en un moment. Quel fol est donc celui qui chérit tellement Un songe, une vapeur, un ombre, une fumée ?
Mais qu'est-ce de la mort, que tout le monde craint, Sinon le seul remède au mal qui nous étreint, La retraite assurée après notre défaite, Le port où nous cinglons, la paix de nos débats ? Que malheureux est donc celui qui n'aime pas Son remède, son port, sa paix et sa retraite.
La vie nous ourdit mille trames de maux, La mort tranche le fil de nos fâcheux travaux, La vie la plus juste est de vice suivie, La mort brave l'effort du péché qui nous mord, La vie est un passage à la première mort, La mort est un passage à la seconde vie.
Qu'est-ce encor de ce corps que tant nous chérissons, Sinon l'orde prison où trop nous languissons, Le forçat impiteux qui nous met en la chaîne ? C'est la géhenne pénible où l'âme vient souffrir, C'est son propre bourreau : hé ! qui pourrait chérir Son bourreau, son forçat, sa prison et sa géhenne ?
Ce corps n'est qu'un égout de la corruption, Un cloaque rempli de toute infection, C'est un relant fumier où le vice s'engendre, Une poudre, une cendre, un sépulcre moisi. Bref, j'appelle à bon droit ce corps qu'on flatte ainsi Cloaque, égout, fumier, sépulcre, poudre et cendre.
Mais l'âme est au contraire un beau ciel de clarté, Un céleste rayon de la divinité, L'épouse de son Dieu, son amante gentille, Sa fille et son amour. Ô coupable pécheur, Comment oses-tu donc souiller de ton Sauveur L'âme, l'amour, l'amante, et l'épouse et la fille ?
Aussi l'âme est vraiment l'image de son Dieu, Comme il est tout en tout, et tout en chaque lieu, Notre âme est toute au corps, et toute à ses parties, Si Dieu meut le grand monde, elle meut le petit, Si Dieu est un en trois, l'âme nous impartit Trois distinctes vertus en une essence unies.
Mais l'âme est différente à son Dieu très parfait, Autant que de la cause est différent l'effet, Autant que le ruisseau de sa source diffère, La créature encor d'avec son créateur, L'image du sujet, l'oeuvre de son auteur, La ligne de son centre, et le point de sa sphère.
Ô le riche joyau que l'âme du chrétien, Qui regarde toujours vers son souverain bien, Comme un cadran de mer est tourné vers son pôle, Qui laisse aux morts le soin et le souci des morts, Et gaillarde secoue en la mort de son corps Les fers de son servage, et dans le ciel s'envole !
Vole doncques, belle âme, objet de nos clameurs, Moissonne dans le ciel le fruit de tes labeurs, Nage à plein dans les eaux de la grâce infinie, Heureuse de changer la terre pour le ciel, Le travail au repos, l'absinthe pour le miel, La guerre pour la paix, et la mort pour la vie.
Je te vois, ce me semble, aujourd'hui caresser Des astres et des cieux, les anges t'embrasser Et chanter avec toi du Sauveur les louanges. Ô comble des plaisirs ! Ah ! je te prie, dis-moi, Quelle chose te manque, ayant avecque toi Dieu, les astres, les cieux, les âmes et les anges ? | |
| | | Toky VIP de l'amour
Nombre de messages : 2228 Age : 46 Date d'inscription : 28/08/2007
| Sujet: Re: Les poèmes et poésies que Tokynette aime Ven 31 Aoû - 1:41 | |
| Catégorie SOUFFRANCE:de Madeleine DES ROCHES (1520-1587) - Citation :
Ô de mon bien futur le frêle fondement
Ô de mon bien futur le frêle fondement ! Ô mes désirs semés en la déserte arène ! Ô que j'éprouve bien mon espérance vaine ! Ô combien mon tourment reçoit d'accroissement !
Ô douloureux regrets ! ô triste pensement Qui avez mes deux yeux convertis en fontaine ! Ô trop soudain départ ! ô cause de la peine Qui me fait lamenter inconsolablement !
Ô perte sans retour du fruit de mon attente ! Ô époux tant aimé qui me rendais contente ; Que ta perte me donne un furieux remords !
Las ! puisque je ne puis demeurer veuve et vive, J'impètre du grand Dieu que bientôt je te suive, Finissant mes ennuis par une douce mort.
Dernière édition par le Ven 31 Aoû - 1:54, édité 1 fois | |
| | | Toky VIP de l'amour
Nombre de messages : 2228 Age : 46 Date d'inscription : 28/08/2007
| Sujet: Re: Les poèmes et poésies que Tokynette aime Ven 31 Aoû - 1:52 | |
| catégorie: REGRETS.de Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859) - Citation :
S'il l'avait su
S'il avait su quelle âme il a blessée, Larmes du coeur, s'il avait pu vous voir, Ah ! si ce coeur, trop plein de sa pensée, De l'exprimer eût gardé le pouvoir, Changer ainsi n'eût pas été possible ; Fier de nourrir l'espoir qu'il a déçu : A tant d'amour il eût été sensible, S'il avait su.
S'il avait su tout ce qu'on peut attendre D'une âme simple, ardente et sans détour, Il eût voulu la mienne pour l'entendre, Comme il l'inspire, il eût connu l'amour. Mes yeux baissés recelaient cette flamme ; Dans leur pudeur n'a-t-il rien aperçu ? Un tel secret valait toute son âme, S'il l'avait su.
Si j'avais su, moi-même, à quel empire On s'abandonne en regardant ses yeux, Sans le chercher comme l'air qu'on respire, J'aurais porté mes jours sous d'autres cieux. Il est trop tard pour renouer ma vie, Ma vie était un doux espoir déçu. Diras-tu pas, toi qui me l'as ravie, Si j'avais su !
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| | | Toky VIP de l'amour
Nombre de messages : 2228 Age : 46 Date d'inscription : 28/08/2007
| Sujet: Re: Les poèmes et poésies que Tokynette aime Sam 15 Sep - 0:01 | |
| Suivante, je viens de tomber dessus et je la trouve cool aussi: - Citation :
Ne jetez plus sur nous d'injures si grands sommes
Ne jetez plus sur nous d'injures si grands sommes, Hommes par trop ingrats et de coeur endurci, Dieu n'a-t-il pas de nous comme de vous souci ? N'est-il pas créateur des femmes et des hommes ?
Je sais bien qu'entre vous il y a maints prud'hommes, Maintes femmes y a vertueuses aussi ; Et l'un et l'autre sexe il n'y a nul sans si, Car d'une même chair environnés nous sommes.
Voyez comme aujourd'hui les femmes ont l'honneur Les premières de voir le souverain Seigneur, De lui baiser les pieds, d'aller dire aux Apôtres
Qu'il a vaincu la mort et qu'ore il est vivant. De nous blasonner donc cessez dorénavant : N'enviez nos honneurs, contentez-vous des vôtres
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